La filiale de MSD mène une recherche clinique très active et multiplie les initiatives pour améliorer l’accès aux innovations.
Quelles sont les missions du groupe dans l'Hexagone ?
Clarisse Lhoste : MSD a pour mission d’apporter des médicaments et des vaccins pour contrôler ou prévenir des maladies graves ou chroniques. De là découlent trois grands engagements.
Tout d’abord, celui pour la science et les patients. Face aux enjeux de santé publique, nous nous mobilisons pour que chaque personne qui en a besoin ait accès à nos innovations dans les meilleurs délais. Notre mission est de répondre à cette urgence pour les patients, que ce soit à travers des modalités d’accès précoce, en œuvrant pour une recherche clinique extrêmement dynamique en France ou en optimisant les parcours de soins.
De cet engagement découle celui que nous prenons pour la société. Contribuer à des parcours de soins optimisés, à un système de santé efficient, pérenne et qui donne accès à l’innovation est pour nous une autre priorité.
Enfin, notre engagement est fort pour nos collaborateurs, à travers une culture d’entreprise à la fois bienveillante et audacieuse qui nourrit notre capacité à innover.
Comment le groupe accélère-t-il l’accès à ses essais cliniques en France ?
Clarisse Lhoste : En trois ans, MSD a augmenté de près de 50 % le nombre de ses essais cliniques en France et d’un tiers le nombre de ses collaborateurs dédiés à la recherche.
Avec plus de 140 essais cliniques en cours, près de 1000 centres impliqués et près de 3 000 patients inclus, nous sommes la première filiale européenne du groupe en termes d’études cliniques et la deuxième à l’échelle mondiale derrière les Etats-Unis.
Ces chiffres sont d’abord la démonstration de notre potentiel d’innovation et de la priorité stratégique que nous lui donnons. Mais c’est aussi le résultat d’une volonté forte de donner une chance supplémentaire aux patients français qui trouveraient dans ces essais un nouvel espoir.
Notre engagement dans la recherche en France va au-delà, avec également 20 études en vie réelle et des partenariats avec 12 cohortes.
Créer toujours plus de ponts entre les secteurs public et privé est une autre grande conviction, notamment au travers d’alliances et grâce au fonds MSDAVENIR. Au total, en 2021, notre effort d’investissement en R&D a représenté 120 M€, ce qui est conséquent pour une filiale comme la nôtre.
"En trois ans, MSD a augmenté de près de 50 % le nombre de ses essais cliniques en France."
Clarisse Lhoste
Présidente de MSD FranceQuelles transformations avez-vous mises en œuvre pour répondre à cette « urgence de l’accès » ?
Clarisse Lhoste : Ce n’est pas une transformation, mais une force incroyable que nous cultivons précieusement : notre capacité à mobiliser toutes les fonctions et toutes les compétences pour que l’accès soit optimisé, des essais cliniques au parcours de soins.
Cela s’illustre par exemple par l’obtention en seulement cinq mois de quatre autorisations d’accès précoce accordées par la HAS pour notre immunothérapie.
Si vous saviez l’engagement des équipes pour y parvenir… et l’énergie que cela donne à toute l’organisation !
Plus de 10 000 patients atteints de cancers de mauvais pronostic vont pouvoir bénéficier de ce traitement près d’un an avant sa mise à disposition dans le droit commun. Ce traitement constitue une véritable révolution thérapeutique dans la prise en charge du cancer. La filiale entière se mobilise.
Notre défi, très enthousiasmant, est de continuer à faire aussi bien, au vu de l’actualité de notre portefeuille, tout en œuvrant pour l’égalité d’accès à l’innovation sur tout le territoire.
Comment optimiser l'accès à ces traitements innovants ?
Clarisse Lhoste : C’est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur et sur lequel nous travaillons à plusieurs niveaux.
Premièrement, en encourageant les pouvoirs publics à définir des politiques de prévention ambitieuses et déployées sur l’ensemble du territoire. La crise du Covid-19 a mis la vaccination en lumière et pourtant, le retard vaccinal pris sur d’autres pathologies requiert des messages forts et homogènes des autorités. L’inégalité d’accès à la prévention, c’est le début de différences pour bénéficier des solutions innovantes.
Deuxièmement, nous travaillons à l’amélioration des parcours de soins et ce, en innovant sur l’information du corps médical. Nous avions commencé avant, mais la pandémie a donné un coup d’accélérateur pour adapter nos outils, nos services, et délivrer une information de qualité, pertinente, personnalisée, avec des modalités hybrides et de plus en plus simples comme MSD Connect. Un médecin peu au fait de l’évolution des recommandations vaccinales, cela pourrait être une perte de chance en matière de prévention !
Ensuite, nous travaillons dans les territoires, avec tous les acteurs locaux, pour comprendre leurs besoins et trouver ensemble des solutions aux ruptures dans le parcours de soins, avec des équipes spécialisées dans les parcours hospitaliers et dans les politiques publiques régionales.
Enfin, la clef de l’égalité d’accès à l’innovation reste la garantie qu’elle puisse être financée. La reconnaissance de sa valeur est nécessaire pour financer la recherche de de- main. Il y a là un choix de société important à faire pour que le budget dédié au médicament augmente à la hauteur des enjeux de santé.
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